Wednesday, April 21, 2010

Les siamoises camerounaises contribuent à étendre l'islam

 

Les siamoises camerounaises contribuent à étendre l'islam
 
Les siamoises camerounaises Pheinbom et Shevoboh
La naissance des soeurs a influé sur la vie de leur village
Les sœurs siamoises camerounaises, Pheinbom et Shevoboh, ont été considérées à leur naissance comme une malédiction mais leur séparation réussie par des chirurgiens saoudiens a changé leurs vies, ainsi que la foi de certains habitants de leur village.

Elles étaient reliées à la cage thoracique, à l'abdomen et aux hanches à leur naissance et certains membres du personnel médical qui les a mis au monde à Babanki Tungo, un village du nord-ouest du Cameroun, ont été tellement choqués par cette "étrange naissance" qu'ils se sont enfuis en courant de la petite clinique.

Les services sanitaires de base à Babanki Tungo n'étaient pas équipés pour s'occuper des fillettes et, suite à un appel lancé sur internet, le roi d'Arabie saoudite a décidé de les faire venir en Arabie saoudite pour qu'elles soient opérées en 2007.

L'opération, qui a duré 16 heures, a permis de séparer les jumelles et chacune a maintenant son propre estomac.

Toutefois, près de trois ans après l'opération, des défis sérieux restent à relever.

Les parents des deux soeurs
Ngong James Akumbu (à droite) a eu 15 enfants

Après la séparation, les fillettes ont chacune une jambe et elles attendent à présent de retourner en Arabie saoudite pour y recevoir des prothèses et commencer à apprendre à marcher.

Actuellement, elles ne peuvent se déplacer qu’à quatre pattes. Malgré tout, les jumelles sont enjouées, volubiles et espiègles, comme n'importe quelle fillette de quatre ans.

Mais à leur naissance, elles étaient loin d'être la norme.

Conversions à l'islam

Certains habitants de Babanki Tungo, un village rural connu pour sa production de légumes, ont cru qu'il s'agissait de "cadeaux de Satan" envoyés pour punir leur père, qui avait déjà 13 autres enfants de deux femmes différentes.

 "Avant l'ouverture de l'école, je n'avais pas de travail, j'avais plein de petites amies et je buvais beaucoup"
 
Kum Edwin, professeur à l'école coranique

D'autres ont cru que Pheinbom et Shevoboh avaient été envoyées pour punir tout le village. Peu avant, un chef traditionnel de la région avait été brûlé vif par ses sujets en colère.

"C'était très difficile quand elles n'étaient pas encore séparées," se souvient la mère des fillettes, Emerencia Nyumale.

"Les gens qui me voyaient les porter partaient en courant et je me sentais si coupable, si seule," dit-elle.

"Grâce à Dieu, ce n'est plus le cas depuis leur séparation."

La séparation des fillettes a eu une autre conséquence importante pour les habitants de Babanki Tungo.

Le gouvernement saoudien finance un centre islamique dans le village qui comprend une mosquée, une crèche, une école primaire et un dispensaire.

Certains sages du village prédisent maintenant que le village, à dominante chrétienne, va lentement s'islamiser.

Les parents des jumelles ont donné l'exemple.

Pour exprimer leur gratitude aux bienfaiteurs saoudiens de leurs filles, ils se sont convertis à l'islam.

Le père des fillettes, Ngong James Akumbu, se fait maintenant appeler "Abdallah", Emerencia porte le nom d'"Aisha", et cinq de leurs enfants vont à l'ecole primaire islamique.

Bénédiction ou malédiction?

Kum Edwin, un professeur de l'école, s'est aussi converti.

"Avant l'ouverture de l'école, je n'avais pas de travail, j'avais plein de petites amies et je buvais beaucoup," indique Kum Edwin, qui se fait désormais appeler "Abdallah Wagf".

Siamois
Les siamois sont extrêmement rares - un cas sur 200 000 naissances.
Ils sont créés quelques jours seulement après la conception, probablement en raison de la division incomplète de l'ovule fertilisé.
La plupart sont mort-nés et une proportion de ceux qui sont vivants à la naissance ne survit pas longtemps.

"Quand j'ai appris qu'une école islamique allait ouvrir ici, j'ai suivi un cours d'études islamiques sur trois mois... Je ne bois plus et je recherche maintenant une épouse parce que ce n'est pas bon d'avoir plein de petites amies."

Beaucoup d'habitants de Babanki Tungo considèrent à présent la naissance de Pheinbom et de Shevoboh comme une bénédiction plutôt qu'une malédiction.

Dans le village, on ne les regarde plus de travers quand elles se déplacent à quatre pattes, contrairement à ce qui se passait avant.

"Je dis toujours aux gens d'être patients parce que Dieu les teste toujours en leur montrant des choses mauvaises qui se révèlent être bonnes," dit le père des fillettes.

En effet, la situation des fillettes s'est remarquablement améliorée.

Elles étaient des parias à leur naissance et mènent à présent des vies distinctes. Elles ont aussi joué un rôle important dans leur village.

En comparaison, apprendre à marcher pourrait leur paraitre facile.

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